Les épines

Alors qu’au fil des années, des attaques elle souffrait Malgré sa pudeur féminine qui les étouffait La vierge vertueuse saignait et rêvait Une vie d’amour au rythme parfait De sa tendresse, tous elle les berçait Les chanceux vivant sous son toit douillet Et de par son...

Le Mâle Ôtru

Le voici faisant irruption Comme un clown pour enfants Le Mâle Ôtru rouge poivron Cuit dans son jus condescendant Déployant ses bras poilus Dans cette armoire mastoc C’est la misère répandue L’estime en rupture de stock Bon Dieu voilà le dindon Vite, recevons-le...

Le fantôme

Alors que la nuit se profilait Les murmures me le promettaient Et dans le froid du petit matin Le souvenir d’un baratin Avide d’une caresse qui fulgure C’est pourtant la dureté d’un mur Que le fantôme peut franchir Et le passionné heurter et fléchir Et inlassablement...

Le Fou

Tandis que railleries et gouailles Fusent ici et là, de partout et nulle part Pauvre fou, offrant, nu, son poitrail A ces pauvres affamés de chacals Voyez ces charognards qui se chamaillent Rivalisant haut et fort de cruauté et perversité Mais le fou glisse ici et là...

La poupée

Quand l’herbe noircie et humide Révèle l’odeur des corps putrescibles Alors le bruit assourdissant des avions S’éloignent allégés de leurs cargaisons Le champ où il y a peu elle jouait Se reconnaît par le sang qui jaillissait Celui de ses camarades orphelins Qui n’ont...

La coiffeuses aux mains étoilées

Assise sur un banc isolé Face au bleu d’un lac limpide La fille au cœur souvent lacéré Le sourire ancré mais timide Dans ses yeux avides La générosité parsemant ses traits L’amour se lut sans rides Son cœur dictant les bienfaits Sa sincérité te foudroyant sans pitié...

La curieuse empreinte de l’ours solitaire

Quand brouillard et froid descendent sur les champs Et familles réunies pour le souper réconfortant L'ours solitaire, dans la nuit, s'en va doucement Laissant derrière lui railleries et tourments Au détour d'un coin sombre la lune éclairant Sa silhouette apparente,...

Pourquoi

Déambulant seul dans cette maison froide Je me heurte à tous ces sentiments en cascade Où tous ces tableaux me semblent fades Et mon lit demeure en rade Ce soir il me vient de pleurer Repensant à chaque fois que j’ai trébuché Sur ces racines tortueuses; vous ai-je...

Ô Venise

Ce fût un matin tôt, dans le froid Une fois de plus, tu me laissas pantois N ’imaginant que tu m’emmènerais là-bas Dans la ville des couples en émoi Reprenant ta main même si maladroit Te regardant sans cesse, toi M’apparaissant toujours aussi belle, crois-moi...

La perle

Du temps où les océans engloutissaient Et les héros, en nombre, mouraient Du temps où les Dieux effrayaient Et les géants, en leur nom, combattaient Sur une plage, dénudée, se trouvait Entre une terre en feu, une ville qui périssait La nymphe, solitaire, qui pleurait...