Le panier en osier était posé par là
Elle, ajustant coquettement son chapeau de paille
Le dîner pour deux et tous ses plats
Une belle journée de retrouvailles

Tout l’hiver passé derrière le carreau froid
Attendant le printemps si mélancolique
Scrutant les champs avec tant de désarroi
Souhaitant le voir revivre, sous baguette magique

Elle était à nouveau si belle et joyeuse
Par ce temps printanier invitant aux baisers
Riant aux éclats, si délicieuse
La voilà qui dansait au milieu des champs dorés

D’une démarche sensuelle et gracieuse
Effleurant les épis d’une main légère
Elle était pourtant seule, s’oubliant malheureuse
Ravivant en elle des nuits d’amour éphémères

Son souvenir pourtant si proche d’elle
Quand elle lui parlait de ce qu’elle aimait
Ne percevant les seuls mulots et merles
Ses seuls auditeurs curieux qui l’entouraient

Elle vivait l’instant présent, tout ce qui comptait
Dans ces champs de blé où ils s’étaient tant aimés
Parmi tous ses souvenirs merveilleux qui l’habitaient
Elle les revivait en toute beauté

D’une main elle aurait stoppé la course du soleil
Le voyant décliner malheureusement au loin
Charmeuse de ce qui l’entoure, sans pareil
Elle laissa toutefois la lumière procéder à son déclin

Et quand les ombres des champs furent intimes
Qu’on ne pouvait plus distinguer le réel du rêve
Celui qu’elle avait tant aimé ; si légitime
Elle l’embrassa enfin, sans trêve.

– Marco Bucci –