Alors qu’au fil des années, des attaques elle souffrait
Malgré sa pudeur féminine qui les étouffait
La vierge vertueuse saignait et rêvait
Une vie d’amour au rythme parfait

De sa tendresse, tous elle les berçait
Les chanceux vivant sous son toit douillet
Et de par son amour, les recevait
Inlassablement, malgré les insatisfaits

Mais nul ne la percevait meurtrie
La douce vierge au cœur à l’agonie
Et comme une parade à cette asphyxie
Laissa croître des épines comme artillerie

Croissant comme une rose dans une ruine embellie
La splendeur de sa féminité comme endurcie
Lâchant parfois des piques avec coquetterie
Ces épines répliquant à certaines goujateries

Et la vierge aux souffrances mises à nu
Dont le cœur débordait de vertus
S’évada sur des terres jusque-là inconnues
Cédant aux avances d’un étrange poisson bien connu

Telle une sirène aux charmes dévêtus
Le poisson l’attira vers des horizons farfelus
Où le romantisme n’était pas encore déchu
Et la sincérité tel un plat au menu

Mais l’étrange était devenu sa passion
Et le poisson, dans la fougue de son affection
Lui promit que jamais plus de jurons
Elle ne souffrirait ; ni de déraison

Insaisissable mais charmé, le curieux poisson
Lui demanda, tel un polisson
Malgré la dureté vécue de ses leçons
Ses épines, de les abandonner, sans suspicion

– Marco Bucci –