Ce fût un matin tôt, dans le froid
Une fois de plus, tu me laissas pantois
N ’imaginant que tu m’emmènerais là-bas
Dans la ville des couples en émoi

Reprenant ta main même si maladroit
Te regardant sans cesse, toi
M’apparaissant toujours aussi belle, crois-moi
Résonnant dans les ruelles, sensuelle, ta voix

Inspiration pour chansons de gondoliers
Dans les ruelles étroites visitées
J ’ai vibré pour des sentiments jamais oubliés
Voir ton visage s’illuminer m’a exalté

Même lors de ce Carnaval si fréquenté
Parmi c es milliers sublimement déguisés
Mes yeux ne pouvaient te quitter
Comme si Casanova revenait pour t’emporter

Même parmi ces milliers de masqués
Celui qui m’importait, celui que nous avons ôté
Toi et moi, enlacés
Le masque de nos soucis, au pied du lit, abandonné

Toi et moi, seuls au monde; et nos émotions revisitées
Des cœurs agités, parfois désemparés, souvent rapprochés
Le soleil inondant la chambre d’une douceur inégalée
Le bonheur existe, je l’ai goûté

Et j’ai prié pour que ralentissent ces journées
Que nos nuits nous perçoivent émerveillés
Qu’au retour, l’on se perçoive, dans cette brume, égarés
Et j’ai souhaité, de toi, ne jamais plus être séparé

– Marco Bucci –