Ce matin, me levant, n’imaginant un seul instant
Qu’aujourd’hui aurait été si différent
Mon café brûlant, mon esprit divaguant
Regardant le soleil sur ce monde, autrement
Et toi, partie, dans un chuchotement
Parcouru d’un frissonnement, d’un questionnement
Je serai toujours là pour toi, sûrement
Mais t’ai – je dit que je t’aimais, récemment ?
La journée passant, comme hier
La nuit tombant, rentrant, amer
Les questions m’envahissant, et maintenant
L’obscurité m’enveloppant, me fait peur, vraiment
Je m’effondre en fermant les yeux
Aurai-je le courage de les rouvrir, si peu
J’ai consacré mon temps au silence
Mon refuge, étouffant mes errances
L es croisant souvent, les fuyant pourtant
Me perçoivent-ils te parler, doucement
De cette prison sans murs ni barreaux
Je tente de m’envoler, là-haut
Vidant cette bouteille, de ma mélancolie
De mes souvenirs, de mes folies
Ai-je le droit de me plaindre ?
Ai-je le droit de geindre ?
Ce soir, il me vient de rester couché, de penser
S ’il me vient de revivre, regretter
Tous nos souvenirs qui nous ont unis
Ce soir, me vient de les raviver, chérie
Désirant te retrouver, pour te dire
Les lendemains, avec toi, les découvrir
Te revoyant, couchée près de moi, alors que tu vibrais
Te percevant alors que tu me souriais
Tressaillant encore, alors que tu me caressais
Désiré par cette femme qui me sublimait
Me redressant dans un ultime effort
M’approchant d’un pas sûr, pour elle, fort
Je tente d’embrasser cette silhouette sensuelle
En elle je te vois, exceptionnelle ; elle m’appelle
Et m’effondre brusquement dans la pénombre
Ayant, en vain, enlacé une ombre.
– Marco Bucci –