L’immensité étoilée la voit désespérée
Cette âme en peine, celle du berger
Scrutant songeur les champs fraîchement moissonnés
A l’affût des odeurs intenses des bonheurs récoltés
Les sillons profonds lui rappelant où il a trébuché

Dans la vallée fleurie où coulait ces eaux limpides
Il est maintenant seul à lutter contre ces courants perfides
Les cascades où s’abreuvaient ses amours candides
Sont devenus les remous d’une eau putride
Lui, s’agrippant de toutes ses forces à ses espoirs splendides

Pourtant, que répondre à cet esprit souffrant
Témoin malgré lui de ses protégés s’éloignant
Eux, dans les noirceurs de la vie, dangereusement
Maintenant, que suggérer à ce gardien aimant
Devant ses bien-aimés devenus étrangers, ingrats, insolents

Il n’existe pas un seul moment de la journée
Où ses pensées ne s’envolent vers eux, tant désirés
Jamais il n’aurait pensé tant pleurer, se sacrifier, espérer
Malgré la distance, contre son cœur, les serrer
Percevoir dans leurs yeux les lueurs d’une reconnaissance oubliée

Et de tous ses cris dissipés aux quatre vents
Demeure la silhouette robuste, d’un rocher bienveillant
Celle du berger, pour eux, toujours présent
Scrutant l’horizon pour un bonheur les destinant
Mais les percevant dans les couleurs d’un jour se mourant

Car même si lui sait que la vie ne sourit pas qu’aux vertueux
Il aimerait leur crier que leur vie a un sens, celui d’un chemin amoureux
De la vie, des passions, des plaisirs, de l’Amour, de leurs désirs ambitieux
Et même si ces mots se meurent dans le vide bruineux
Qu’ils sachent que Sa seule Gloire sur Terre c’est eux.

– Marco Bucci –