Réveillée au bruit du volet qui claqua
Silencieusement, elle s’en approcha
De ses cauchemars, un instant, s’éloigna
Respirant l’air frais, elle s’y pencha
Belle et mystérieuse et pourtant ce désarroi
Dans la lueur du jour naissant
Ces yeux de cœur meurtri contemplant
Baignées de lumière, les cimes se dessinant
Les couleurs saupoudrant ces merveilles, délicatement
Les avait-elle oubliées jusqu’à maintenant ?
Dans ses jours de bonheur, elle replongea
La vie fût belle, malgré tout cela
Ses désirs qui brûlaient en elle, qu’elle refoula
Tous ses sentiments, pudiquement, qu’elle dissimula
Les voilà criant, grondant, d’une seule voix
A la vue d’une grâce s’envolant
La mésange, l’émouvant à cet instant
Emue jusqu’aux larmes, les retenir, ne pouvant
Dans les beautés de ce monde, les voilà fusionnant
Perceptibles dans l’arc-en-ciel coloré, à présent
Dans un geste gracieux, libérée d’un poids
Le feu follet s’élevant d’un cimetière, elle pointa
Et toute son amertume, comme une brume, se dissipa
Dans la douceur d’un châle serein, elle laissa
Ses courbes dénudées se couvrir, sans voix
Alors que l’orage grondait toujours bruyamment
La pièce, que la pluie inondait, abondamment
Le ciel assombri, par les éclairs, se fendait brutalement
Elle referma la fenêtre soigneusement
Et disparu dans la pénombre discrètement.
– Marco Bucci –