Laissant à quai les sombres propos
Ou les tristes idiots
La voilà filant sur les flots
En quête de bonheurs les plus beaux

Larguant les amarres
De ses déceptions, ses cauchemars
La voilà traversant le brouillard
La voile au vent, veillant aux quarts

Des sirènes des mers chaudes
Aux créatures des océans froids
Ses rencontres sont une ode
A la générosité des grands rois

Lorsque la tempête fait rage
Ou qu’un naufragé surnage
S’allume la lanterne « courage »
A la proue, vieux briscard en âge

Nuit et jour, embrassant les dangers
Comme des amants consommés, puis éloignés
Elle danse sur les vagues déchaînées
De ses passions maîtrisées

Et si la fatigue devait envelopper
Cette silhouette tant aimée, déterminée
Sachez, ce n’étaient ni des boucaniers
Ni des pirates excommuniés

A bord, était un cœur ardent
Pétri de talents
Répétez-le aux moussaillons
En quête d’aventures, de frissons

L’estime de soi et le bonheur se conquièrent
Ni succession, ni promotion, mais conviction.

– Marco Bucci –