Chaque samedi neigeux ou pluvieux
Elle se réfugiait discrètement en ce lieu
Fuyant les autres, son regard si délicieux
Sachant se distancier poliment d’eux
Ces loups, chacals, requins, si peu vertueux
En revêtant son manteau de l’élégance si radieux

Elle était assise là, silencieusement
Refaisant le chemin de sa vie, mélancoliquement
Parfois si fière de ses enfants
Parfois si triste de choses lui échappant
Parfois d’épreuves abruptes traversées, pleurant
Parfois des nombreuses joies vécues, riant

Et c’est en l’observant que je revivais abasourdi
Toutes les merveilles aperçues en elle, jusqu’ici
Celles qui m’avaient si souvent ébloui
Son visage illuminant les coins sombres de ma vie
Son cœur débordant de générosité accomplie
Ses yeux empruntant le vert aux océans assagis

Je me surprenais à murmurer son nom doucement
Lorsque j’apercevais sa silhouette s’évanouissant
Dans mes rêves les plus fous, et pourtant
Qui font partie de moi, secrètement
Que je caressais parfois, me rassurant
Lors de son absence qui me coûte maintenant

J’avais tant de fois imaginé, au bout du monde, l’emmener
Si loin, que de revenir, elle n’aurait pu l’envisager
Contempler un soleil rougeoyant se coucher
Sur un pays inconnu mais parcouru, et l’embrasser
Lui souhaiter une belle nuit et contre moi la serrer
Que de l’avoir à mes côtés est un bonheur, lui souffler

Maintenant je me retrouve seul dans le froid
Pourtant, hier, elle était assise là
Elle a disparu sans que j’aie pu lui dire quoi que ce soit
Serré contre elle, au creux de l’oreille, tout bas
Lui murmurer que pour elle, je serai toujours là.

– Marco Bucci –