Lorsque je me sens si perdu
Quand, épuisé, j’ai si froid
Lorsque mes yeux ne me voient plus
Que si maladroit
Me savoir parfois si fragile
Confronté aux douleurs du monde
Et pleurer de façon si facile
Même pour quelques secondes
Me sentir tourmenté les nuits
Par mon ignorance non maîtrisée
Et cet égoïsme qui me poursuit
Et qui a maintes fois blessé
Se sentir parfois si démuni
Lorsque Dieu me tend ses bras
Dans ce brouillard épais, si gris
Prêt à le rejoindre là-bas
Me percevoir si petit
Bousculé par tous ces géants
Quand fatigué, leurs quolibets gratuits
M’atteignent immanquablement
Lorsque mes paroles s’envolent
Bousculant ceux que j’aime
C’est mon cœur qui s’étiole
Sous le poids des remords-mêmes
Traversant des forêts d’yeux cruels
Dans un élan d’abnégation
Où seul le courage est réel
Dans ce monde de perversion
Je me souviens qu’elle est ancrée en moi
Qu’elle incarne ma force, ma foi
Je me rappelle que même dans ce fracas
Elle dissipe mon désarroi
Elle est ancrée en moi
Ce trésor inégalé, dissimulé, accumulé
Celui qu’on appelle l’estime de soi
Et je vais, toute ma vie, l’apprécier.
– Marco Bucci –