La vallée des soupirs confiant tes désirs féminins
Retenant sur ton visage la douceur de ma main
Collant ta bouche sur mes lèvres, au coin
Nous l’avons parcourue sans fin

Sur la table de nos plaisirs, allumées
Nos bougies, nous réunissant, pour le souper
Les voilà éteintes, les couverts rangés
Alors que je dîne depuis, dépareillé

Assoiffé de tes paroles, anxieusement
Venues, le soir naissant, fréquemment
Me voilà devenu le fantôme bienveillant
De l’homme qui t’aime impatiemment

De nos confidences soufflées, prudemment
De nos élans enflammés, pudiquement
De nos blessures avouées, réciproquement
Nous voilà, chérie, liés intensément

Les rues que nous arpentions langoureusement
Me perçoivent te parlant, ton corps absent
Les passants, en étrange amoureux, me dévisageant
Déconnecté du monde réel, et pourtant

N’avoir de cesse de penser à ton odeur enivrante
Celle qui me rappelle ta présence troublante
A mes côtés, qui échauffait mes ivresses bouillonnantes
Jadis, lors de tes caresses languissantes

De chaque minute que tu consacrais
A chaque instant que tu me regardais
Pour tous les moments où tu me désirais
Que le sablier se brise, je souhaitais

Car de nos nuits interminables, partageant le coussin
De la froideur de l’hiver, jusqu’au lendemain
De nos étreintes, nos échanges coquins
Je me suis réveillé seul, ce matin.

– Marco Bucci –