Déjà si longtemps que je ne t’ai vue
Gravissant seul cette colline
Lorsque tes yeux ne brillent plus
C’est mon cœur qui le devine

En silence parcourant le chemin
Menant au jardin invisible
Dissimulant avec peine mon chagrin
Ou tant d’angoisses perceptibles

Derrière le portail en fer forgé
Troublé par la quiétude des tombes
Je m’assois sur un banc isolé
Observant en silence les ombres

Elles sont si nombreuses
Au bal du crépuscule rougeoyant
Tournoyant sans cesse, silencieuses
Toujours prêtes à te hanter, pourtant

Bousculé par ces silhouettes maudites
Tourmenté par des peines non dissimulées
C’est une prière, à haute voix, dite
Qui nous a tant réconfortés

Et te revoilà juste un instant
Merveilleuse, parmi les tombes fleuries
M’élançant vers toi, instantanément
Te prenant dans mes bras, ébloui

Et de tous ces fantômes te pourchassant
Dans ce jardin aujourd’hui verdoyant
Il n’en reste que des cendres insignifiantes
Où la sérénité est renaissante.

– Marco Bucci –